Et après...

Que peut-il se passer “après” les variations de timbres situées dans une même zone de hauteur ? Pourrait-on perpétuer ainsi un continuum sans risquer de tourner soi-même comme un sillon fermé ou une boucle dont chaque cycle est générateur de subtils changements ?

Afin de me sortir d'une manière irréversible de cette période musicale où mon attrait pour les musiques répétitives guidait ma production, voulant 'en finir avec le Pouvoir d'Orphée' (1972), je me suis posé une dernière fois la question : « Et après ? … ». Cette pièce également répétitive marquait mon insistance à vouloir une dernière fois succomber à cet attrait, me mettant ainsi dans la situation de ne plus y revenir.

Je découvris à l'époque que Michel Portal jouait aussi du bandonéon. Au cours de quelques séances d'enregistrement, il improvisa selon des formes et des dynamiques de jeu que je lui indiquais mais il allait souvent bien au-delà.

Cependant un court motif musical de style “tango” revenait toujours, à chaque fois agrémenté de subtiles variations, mais sans que jamais un développement mélodique ne vînt le conclure. 'Et après…' je composais la bande en fonction de ce thème. [Bernard Parmegiani]