Traité de Rythme, de Couleur et d'Ornithologie 5/1

« Ornithologue par passion, je le suis aussi par raison. J’ai toujours pensé que les oiseaux étaient de grands maîtres et qu’ils avaient tout trouvé : les modes, les neumes, la rythmique, les mélodies de timbres, et même l’improvisation collective... » – cet aveu formulé en 1970 par Olivier Messiaen (1908-1992) trouve son illustration dans la publication posthume du Traité de rythme, de couleur et d’ornithologie, vaste somme divisée en 7 tomes qui regroupe l’ensemble des recherches théoriques et analytiques menées par le compositeur depuis 1949 jusqu’à sa mort.

Édité en 1999, le tome 5 se présente comme une encyclopédie dédiée aux oiseaux, dans la grande tradition des naturalistes du XVIIIe siècle. Délaissant le classement par famille et par ordre, Messiaen adopte un critère moderne : celui du biotope (le milieu dans lequel l’oiseau trouve sa subsistance).

Les milliers de cahiers qui contiennent les transcriptions de chants du rouge-gorge ou de la grive effectués durant quelque promenade ont été répartis par Yvonne Loriod entre deux volumes : consacré aux spécimen de France et d’Europe, le 1er volume nous fait vivre – par la magie de la notation musicale, mais aussi des superbes descriptions – l’émotion ressentie (le 1er juillet 1958, dans l’Aveyron) à l’écoute de l’Alouette Lulu, dont le chant limpide redevient « une voix qui tombe des étoiles ».